« 1 ado sur 5 souffre de troubles psychiques. Pourtant, consulter un psy reste tabou. »
L’adolescence est une période de bouleversements profonds, marquée par des transformations physiques, émotionnelles et sociales. C’est une étape de construction identitaire, souvent accompagnée de doutes, de questionnements et parfois de souffrances. En France, les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon une étude menée en 2024, plus de 42 % des consultations chez les psychologues concernent les 18-34 ans, et les demandes de rendez-vous pour les 0-17 ans ont augmenté de plus de 30 % en trois ans. Ces données montrent que de plus en plus de jeunes ressentent le besoin d’un accompagnement psychologique et que cette démarche devient progressivement plus acceptée et valorisée.
Consulter un psychologue à l’adolescence n’est ni un signe de faiblesse ni une solution réservée aux cas extrêmes. C’est avant tout une manière de prendre soin de soi, de mieux comprendre ce que l’on vit et de trouver des outils pour traverser les difficultés. Les raisons qui peuvent amener un adolescent ou une adolescente à consulter un psychologue, sont nombreuses et variées. Certaines sont visibles, comme une baisse des résultats scolaires, des conflits familiaux ou des troubles du comportement par exemple. D’autres sont plus discrètes, comme une tristesse persistante, une anxiété diffuse ou un sentiment de solitude. Il arrive que les émotions deviennent trop envahissantes, qu’on ne sache plus comment les gérer ni à qui en parler. La colère, la peur, la honte ou la culpabilité peuvent s’installer sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. Le psychologue est là pour accueillir ces ressentis, d’y mettre des mots et aider à les comprendre. Le psychologue ne donne pas de leçon, ne juge pas, mais propose un espace sécurisé où l’on peut être soi-même, sans masque ni pression.
Grandir, c’est aussi apprendre à demander de l’aide.
Certains adolescents consultent parce qu’ils vivent une période de transition difficile : un déménagement, une séparation parentale, une rupture amoureuse ou encore l’entrée dans la vie sexuelle. Ces événements peuvent provoquer un déséquilibre intérieur, une perte de repères ou une remise en question de soi. D’autres viennent parce qu’ils se sentent différents, incompris ou parce qu’ils ont un profil particulier : haut potentiel intellectuel (HPI), trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), troubles anxieux, dépression ou encore neurodivergence. Dans ces cas, le psychologue peut proposer une approche adaptée, en lien avec les besoins spécifiques du jeune et de sa famille.
Il est aussi fréquent que des adolescents consultent à la suite d’un traumatisme ou d’un événement marquant : harcèlement scolaire, violences, deuil ou accident. Ces expériences peuvent laisser des traces émotionnelles profondes, parfois invisibles aux yeux des proches. La thérapie permet alors de reconstruire une sécurité intérieure, de retrouver confiance en soi et de transformer la douleur en force.
Pour les parents, il n’est pas toujours facile de savoir quand proposer une consultation. Certains signes peuvent alerter : un changement brutal de comportement, un isolement, des troubles du sommeil ou de l’alimentation, une irritabilité excessive ou encore des propos inquiétants. Il est important d’aborder le sujet avec bienveillance, sans dramatiser ni minimiser. Proposer une rencontre avec un psychologue, c’est offrir une possibilité de soutien et non imposer une solution. Il est essentiel de respecter le rythme et le besoin de l’adolescent, tout en restant présent et disponible.
Et si consulter un psy, ce n’était pas un signe de faiblesse, mais de courage ?
La première consultation est souvent une étape importante. Elle permet de faire connaissance, de poser les bases de la relation thérapeutique et de définir les objectifs du suivi. Le psychologue adapte son approche en fonction de l’âge, de la maturité et les attentes du jeune. Les séances peuvent inclure des échanges verbaux, des jeux, des outils créatifs ou encore des exercices de relaxation. L’essentiel est que l’adolescent se sente libre de s’exprimer, dans un cadre confidentiel et bienveillant.
Consulter un psychologue à l’adolescence, c’est apprendre à mieux se connaître, à mieux vivre avec ses émotions mais aussi à mieux interagir avec les autres. C’est également une manière de prévenir des souffrances plus profondes, de renforcer l’estime de soi et de favoriser l’épanouissement personnel. Pour certains, quelques séances suffisent à débloquer une situation ; pour d’autres, un suivi plus long permet d’accompagner une transformation en profondeur (et en douceur).
Aujourd’hui, la santé mentale des jeunes est un enjeu majeur. Les adolescents sont confrontés à une pression sociale croissante, à une « hyperconnexion permanente » et à des défis identitaires complexes. Dans ce contexte, le rôle du psychologue est plus que jamais essentiel. Il ne s’agit pas de « pathologiser » l’adolescence, mais de reconnaître que cette période mérite une attention particulière et que chacun peut bénéficier d’un espace d’écoute et de soutien.
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